A Cornas, ce qui prédomine ce sont les arènes granitiques; en surface, c’est un granite en décomposition qui affleure, c’est ce qu’on appelle ici le gore. Cette roche très friable est présente partout sur le vignoble à différents pourcentages et à un stade de décomposition variable ce qui confére au sol un caractère drainant de par la présence de sables plus au moins grossiers. En profondeur c’est également le stade de décomposition de cette roche qui va déterminer la capacité des racines à aller chercher l’eau et les éléments nutritifs dont la vigne a besoin.
Au nord du vignoble, au quartier de Chaillot, on trouve des dépots calcaires et une roche qui en découle qu’on appelle les chailles. C’est donc une roche ou se sont mêlés des éléments siliceux et des roches sédimentaires carbonatées et qui a pour origine l’érosion d’un massif de calcaire compact, le massif des Arlettes et qui constitue la frontière avec St Joseph.
A St Péray, commune voisine de Cornas, on retrouve le granit mais également et surtout des sols constitués d’éboulis calcaires associés à des loess (roches détritiques carbonatées).
Concernant la gestion de ces sols : Nous avons constatés de façon flagrante que depuis l’arrêt du désherbage chimique et la reprise du travail du sol en surface, nous n’avons quasiment plus de problèmes d’érosion. La présence des bois de taille sur le sol, l’enherbement naturel, une meilleure activité biologique du sol, sont autant de facteurs qui favorisent la pénétration de l’eau ou qui limitent son ruissellement en cas de fortes précipitations.
Ainsi, et comme vous le constaterez prochainement, nos vignes sont enherbées l’hiver , le binage superficiel que nous pouvons réaliser à l’automne a surtout pour but d’enfouir le compost. Ce binage est réalisé au treuil dans les coteaux, par traction animale ou à l’aide d’une chenillette dans les bas ou autres chalets accessibles.
La difficulté pour nous et qui se confirme, avec trois années de fortes chaleurs et de déficit en eau, c’est la gestion des coteaux, avec de faibles productions, mais également une forte mortalité des jeunes plants.
Pour poursuivre avec nos difficultés, nous avons eu beaucoup de dépérissement de la syrah il y a quelques années et toujours beaucoup d’esca sur les marsannes (nous pratiquons le curetage sur les ceps atteints depuis trois ans) mais toujours pas de flavescence dorée détectée.